Non. On ne parlera pas de « l’enfer du dimanche », ce film d’Oliver Stone avec la mythique prise de parole du coach Al Pacino devant ses joueurs. C’est pourtant un bel exemple de discours de motivation avant action : « soit nous guérissons en tant qu’équipe, soit nous mourrons tous en tant qu’individu ».
(pour en savoir plus, regardez cet extrait ici).
Non. On revient en fait à notre entraineur de rugby. Après avoir évoqué son premier ouvrage et ses leçons de leadership (souvenez-vous de la conclusion : se rebeller, rêver et exécuter), découvrons Christophe Urios qui relate une autre de ses expériences de management, et les leçons qu’il en tire dans cet ouvrage intitulé : une saison en enfer.

Pourquoi ce titre ? Urios a quitté Castres pour Bordeaux à l’été 2019. Tout va bien, même très bien pour son équipe, jusqu’à l’interruption du championnat pour cause de COVID fin février. Il est alors en pleine réussite. Mais du confinement de mars 2020 jusqu’à la défaite de l’équipe en demi-finale du championnat en juin 2021, comment juger cette saison 2020-2021 ? Ne pas avoir atteint l’objectif fixé, est-ce être un raté ? comment tirer profit de ses échecs ?
Avant l’action : savoir faire face au doute
On évite le doute en acceptant la réalité. Et surtout pas en essayant de rendre cette réalité plus belle qu’elle n’est.
Pour ce faire, voici quelques bonnes attitudes :
- N’agir que sur ce que l’on contrôle et qui dépend de nous. Mais aussi être en mesure d’identifier ce qui s’impose à nous. Pour en tenir compte lorsqu’on établit un plan d’action.
- Avoir la « niaque », en cumulant passion et persévérance. La passion qui donne l’envie et le plaisir de faire, de suivre un chemin difficile, avec un objectif qui nous sublime. Et la persévérance, qui donne la force, le mental de surmonter les difficultés.
- La volonté de suivre le chemin défini, pas après pas. Sans chemin, la volonté n’est qu’un doux rêve. Sans volonté, connaitre le chemin n’est d’aucune utilité.
- Définir ses priorités, jamais plus de cinq, comme les doigts d’une main. Se focaliser sur l’essentiel, ce qui compte vraiment pour nous. Identifier pour chacune de ces priorités l’indicateur de succès (ce sera réussi si…) et le premier pas à accomplir.
Pendant l’action : savoir vivre sous pression
Si un manager veut gagner la confiance de son équipe, il doit commencer par avoir confiance en lui, rester serein face à la pression. Cette confiance n’est pas innée, mais se construit pas à pas, en acceptant de conduire son introspection.
Premier élément de réflexion : être réaliste. Veut-on être meilleur qu’actuellement et a-t-on le sentiment d’avoir atteint le maximum de son potentiel ? commencer par évaluer sa performance actuelle, être très clair sur ce que l’on veut obtenir et définir le prochain palier à atteindre pour y parvenir.
Deuxième élément : le flow cher au psychologue Mihály Csíkszentmihályi, et sa pensée positive. Ce n’est finalement pas l’atteinte de l’objectif qui procure du plaisir, mais le chemin pour y parvenir. Combattre les pensées négatives et se remémorer les réussites passées.
Dernier élément : accepter l’inconfort. Non l’idée (sortir de sa zone de confort pour mieux performer) mais la réalité de cette sortie (qui donne la possibilité d’agir). Cela passe par accepter de vivre sous la pression due à cet inconfort et à une meilleure confiance en soi. Une solution ? faire souvent des choses difficiles, à la limite de ces capacités.
Après l’action : savoir réussir ses échecs
L’échec, c’est ne pas avoir réussi une tentative. Ce n’est pas une fin en soi ou la « fin de tout ». Un joueur de football aussi exceptionnel que Lionel Messi n’a vu, lors de la saison 2020-2021, que 32% de ses tirs cadrés finir au fond des filets. Sachant que seulement 80% de ses tirs étaient cadrés. Peut-on parler d’échec de sa saison ?
L’échec participe à la réussite. Et souvenons-nous que plus l’exigence est élevée, plus le risque d’échec est important. Il y a une sagesse de l’échec là où, souvent, il n’y a que l’ivresse du succès. Alors bonifions ces échecs.
Comment réduire ce risque ? D’abord par une analyse lucide de l’échec et l’identification de ce qui est de notre ressort. Et ce sont sur ces points qui dépendent de nous qu’il faudra agir.
Ensuite, en étant parfaitement clair sur l’objectif à atteindre, comme sur les conséquences attendues en cas d’échec : si j’échoue, que se passera-t-il ? y ajouter l’étude obligatoire d’une alternative. Au moins deux chemins différents pour atteindre l’objectif fixé.
Enfin, en recherchant la critique, le débat, l’échange, la confrontation d’idées autour du projet et du chemin proposé.
En conclusion, je ne peux que vous encourager à lire cet ouvrage dans son intégralité, pour alimenter votre propre fonds de « bonnes pratiques » managériales.
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