Christophe Urios et ses 3 clés du leadership

Christophe Urios et ses 3 clés du leadership

Peu connu hors des passionnés du ballon ovale, Christophe Urios, l’actuel manager du club professionnel de L’Union Bordeaux-Bègles, est pourtant une figure à la fois atypique par son franc-parler et ses conférences de presse sans langue de bois, reconnu dans son milieu par l’excellence de son travail et des résultats obtenus mais aussi connu pour son goût des principes du management, notamment appliqués aux sportifs de haut-niveau qu’il dirige au quotidien.

Ces expériences et réflexions ont fait l’objet de deux ouvrages récents : « 15 leçons de leadership », sorties aux éditions Eyrolles en 2019, qui s’appuie sur son expérience avec le Castres Olympique dans une année post titre de champion de France, puis, plus récemment, en 2021 et toujours chez Eyrolles, « une saison en enfer » qui couvre sa période bordelaise lors de l’année post confinement.

J’ai choisi, dans ce court billet, d’évoquer le premier de ces ouvrages. Particulièrement la dernière partie, qui suit et résume ces 15 leçons.

Partant du principe qu’ « être meilleur ne s’arrête jamais ! », Cristophe Urios met en avant trois clés essentielles pour lui, clés que se doit de posséder tout bon manager.

Se rebeller

Rien à voir avec une manifestation ou le refus de l’autorité. Mais plutôt la remise en question du statu quo, du « on a toujours fait ainsi », des mauvaises routines ou des habitudes sclérosées. Ce que Clausewitz illustrait par la volonté : « «La nécessité de surmonter la résistance…exige une force de volonté considérable de la part du chef».

Cette « rébellion » du manager ou du leader se traduit à travers cinq attitudes :

  • la recherche de la nouveauté : faire autrement, différemment, chercher en permanence à faire mieux, à être plus efficace.
  • Une curiosité de tous les instants : acquérir de nouvelles compétences, s’intéresser aux innovations, à ce qui réussit (ou qui échoue) chez l’autre.
  • Une vision perspective, qui ouvre aux nouvelles idées et permet d’accepter (et de conduire) le changement.
  • L’importance de la diversité : éviter d’être aveuglé par les stéréotypes, les préjugés, en s’intéressant, en échangeant, en observant, en connaissant l’autre.
  • L’authenticité, dans les actes comme dans le comportement, afin de susciter l’adhésion.

Rêver

Nulle référence à Jean-Jacques Rousseau et à ses promenades. D’ailleurs, par essence, un manager n’est pas seul. Rêver, c’est la capacité de déterminer un objectif ambitieux et porteur, suffisamment motivant pour faire adhérer puis entrainer l’équipe derrière soi. C’est ensuite définir les moyens, les codes, les principes qui permettront à tous de s’engager résolument dans l’atteinte de cet objectif.

Petite illustration (qui ne figure nullement dans le livre) avec cette histoire de découverte du pôle Sud en 1911. Là où le norvégien Roald Admunsen constitue une équipe réduite de neuf membres où chacun doit atteindre le pôle, le britannique Robert Scott est accompagné d’une équipe de 65 personnes, dont quatre seulement sont prévus d’aller au bout, les autres s’occupant des camps intermédiaires. D’après vous, qui a réussi ?

Exécuter

Ce n’est pas le tout de fixer un objectif et de rêver : encore faut-il que le manager passe à l’action. Et il est souvent difficile de mettre en œuvre ce que l’on a décidé.

Alors, quels sont, par exemple, les « bons conseils » de Christophe Urios en la matière ?

  • Planifiez : exercice salutaire et incontournable. Même si le plan ne peut pas ou plus être suivi à la lettre, la planification permet de se poser d’emblée toutes les bonnes questions et de prévoir des réponses crédibles. Eisenhower avait cette formule : Les plans sont de peu d’importance, mais la planification est essentielle. 
  • Pilotez d’une main. Éviter de vouloir tout contrôler avec une batterie d’indicateurs innombrables. Une main, c’est cinq doigts. Pilotez votre équipe en suivant uniquement cinq indicateurs pertinents et judicieusement choisis.
  • Pilotez autant avec votre tête qu’avec votre cœur et vos tripes. La tête pour les éléments rationnels, le cœur et les tripes pour l’engagement humain.
  • Ritualisez et exécutez, avec la mise en place de (petits) rituels qui viendront contrebalancer la frénésie d’activités quotidiennes. Sans oubliez de planifier et ritualiser des bilans-étapes : où en sommes-nous, aujourd’hui, individuellement et collectivement, par rapport à « la trajectoire idéale » ?

Voici en quelques mots ce que l’on peut retenir de la conclusion de ces « 15 leçons de leadership ». Je ne peux que vous encourager à les lire dans leur intégralité, pour alimenter votre propre fonds de « bonnes pratiques » managériales.

Dans un prochain article, je reviendrai sur « une saison en enfer », histoires d’audace, d’échec et de résilience.

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