Clausewitz et la persévérance du manager

Clausewitz et la persévérance du manager

Oui, on peut s’inspirer de Carl von Clausewitz pour bien manager.

Maître occidental de la stratégie, Clausewitz (1780-1831) n’est pas que l’auteur de la célèbre Formule (l’expression est de Raymond Aron) « la guerre est une simple continuation de la politique par d’autres moyens ».

Clausewitz a 38 ans et a participé à quatre campagnes quand il prend la direction de l’École militaire de Berlin. Il consacre alors 12 ans à formaliser sa pensée sous la forme d’un traité « vom Kriege » (de la guerre), qui sera publié après sa mort, à partir de 1832, traité qui comprend huit livres, dont le dernier (le plan de guerre) est resté à l’état d’esquisse.

Si les écrits du général prussien demeurent le fondement de la formation à la réflexion stratégique de tout officier occidental, les cadres de direction des entreprises, engagés dans leur propre compétition économique, peuvent tout autant tirer profit des enseignements de ce maître ès-stratégie.

Le rôle du chef, comme son caractère, sont, à la guerre comme dans toute entreprise humaine collective,  des facteurs déterminants dans la victoire ou la défaite. Parmi ces quelques qualités primordiales, Clausewitz retient la persévérance. Il écrit donc dans son livre III (de la stratégie en général) :

« Il n’y a presque pas d’exploit glorieux qui ne se réalise au prix d’efforts infinis, de peines et de privations ; l’être est alors toujours prêt à céder, et c’est encore l’énergie manifestée par une constance…qui mènera au but ».

A l’heure du « tout, tout de suite et si possible sans effort », la persévérance, c’est le courage dans la durée, la constance dans l’effort. Le manager ne peut baisser les bras, abandonner dès la première difficulté rencontrée ou face au premier refus.

Le monde de l’entreprise regorge d’exemples de persévérance. J’en évoquerai un. Emblématique à mes yeux.

La persévérance selon Walt Disney

Dans les années 40, Walt Disney est un jeune papa qui découvre un livre qui fait beaucoup rire ses filles. Ce roman de l’australienne Pamela Travers s’intitule Mary Poppins. Aussitôt, Disney pressent le véritable potentiel d’une telle histoire au cinéma. Il cherche alors à en acquérir les droits d’adaptation. Il se heurte à une succession de refus de la part de l’auteur. Les échanges réguliers entre Pamela Travers et Walt Disney dureront 17 ans. Echanges alternant propositions, offres, refus, nouvelles propositions. Pourtant le lien sera toujours maintenu par Disney.

Finalement, ce n’est qu’en 1960 que Pamela Travers autorisera cette adaptation. Et Walt Disney n’en sera pas pour autant au bout de ses peines, entre difficultés de conception et de réalisation, adaptation du scénario et choix de l’option comédie musicale. Ce chef d’œuvre intemporel sortira en 1964.

Si cette histoire vous intéresse, je vous propose de la découvrir à travers le film de John Lee Hancock sortie en 2013, « dans l’ombre de Mary », avec Tom Hanks et Emma Thompson.

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